TAK : “En 2032, j’aurai que quatre-vingt douze ans”

Le Tangue a (presque) interviewé André Thien Ah Koon, inéligible pour cinq ans, mais qui n’a apparemment pas dit son dernier mot. 

 

Monsieur Thien Ah Koon, comment vous sentez-vous, après votre condamnation pour prise illégale d’intérêts ?

“Vous savez, les condamnations, c’est comme pour les accouchements : c’est le premier, le plus difficile. Après, ça passe tout seul : là, c’est la troisième, alors, pensez donc…

 

La cour d’appel a quand même ordonné l’exécution provisoire, ce qui est assez rare…

Ce qui est rare, c’est surtout d’être condamné trois fois pour le même délit, et deux fois d’inéligibilité. C’est peut-être un record, faut que j’en parle à Patrick Balkany. EN 2005, c’était trois ans, cette fois, c’est cinq… Vivement la prochaine !

 

Ah, parce que vous ne comptez pas vous arrêter là ?

En 2005, j’ai soixante-cinq ans, tout le monde me voit fini. Devinez qui revient à la mairie, en 2014 ? Coucou ! Alors, là, j’en prends pour cinq ans ; ça risque d’être râpé pour les élections de 2026, mais en 2032, j’aurai que quatre-vingt douze ans, après tout…

 

D’ici là, le paysage politique risque d’avoir changé, non ?

Eh eh, c’est là que j’aurai un coup à jouer. Ca fait des années que je fais voter Le Tampon à l’extrême-droite. Dans huit ans, ma très bonne amie Marine sera présidente, et y aura une majorité de fachos au Tampon. Tout sera prêt pour mon retour. Si ça se trouve, j’aurai même un poste de ministre qui m’attendra ! Le ministère de la Justice, par exemple, ça me dirait bien, et c’est un domaine que je connais bien.

 

C’est votre première peine d’inéligibilité qui avait permis l’ascension de Didier Robert, à la fin des années deux mille. Cette fois, quelle surprise préparez-vous ?

Ils sont tous en train de se bouffer le nez pour me succéder, je ne sais pas vraiment. Ce que je vois, moi, c’est qu’un Alexis Chaussalet, quand même un adversaire politique, m’a envoyé des fleurs. “Moin, mi reste persuadé que TAK l’a toujours agi avec amour pour sa commune” qu’il a dit, le petit jeune. Même lui, il veut pas moukate le TAK : je suis une sorte d’idole, là haut. Les ventes d’imperméables fluo et de teinture de cheveux n’ont jamais été aussi bonnes, j’ai des fans dans tous les quartiers !

 

Le baiser de la mort de Marine Le Pen

 

C’est vrai qu’on a été étonnés de lire les réactions plutôt molles des politiques réunionnais à votre condamnation…

En 1994, j’envoie mes nervis tabasser une manif de l’UFR dans laquelle se trouvait Huguette Bello. Je suis multi-condamné. Je fais la coutre échelle au FN depuis des plombes, même Marine me remercie. Mais tout le monde reste bien gentil : ça, c’est parce que je me suis fait une image de gramoun sympa. On touche pas au tonton rigolo. Alors, imaginez, quand j’aurai plus de quatre-vingt dix ans, personne n’osera être méchant avec moi…

 

Finalement, vous comptez tous les enterrer…

C’est sûr que les Virapoullé, Vergès, ils sont où, hein ? On ne se souviendra pas de moi pour mon action, mais pour ma longévité, c’est déjà pas mal. J’en parlais avec un autre copain, un p’tit jeune, Jean-Luc Poudroux, lors de notre dernière partie de padel : pourquoi partir à la retraite, quand on peut continuer à emmerder le monde ?”

 

Propos (presque) recueillis par Le Tangue

 

 

 


Cette interview est une parodie. Tous les propos tenus sont inventés, et toute ressemblance avec la réalité ne saurait être que fortuite.



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