Le Tangue a (presque) interviewé la députée mahoraise d’extrême-droite en visite à La Réunion, un peu déçue de voir que les racistes locaux ne font pas la différence entre les Mahorais et les autres habitants des Comores.
Anchya Bamana, qu’est-ce que vous êtes venue faire à La Réunion ?
“J’ai cru comprendre qu’en ce moment, il y avait une vague de Mahorophobie, chez vous, je suis venue soutenir mes compatriotes…
Pas vraiment que les Mahorais, hein. On les connaît, nos petits racistes locaux, c’est plutôt contre les Comoriens en général, Mayotte comprise, du coup… Ce que vous appelez “Mahorophobie”, c’est juste du racisme…
Ah, mais faudrait pas nous confondre avec les Comoriens ! On est Français, monsieur ! Si La Réunion n’aime pas les Comoriens, moi, ça ne me dérange pas trop.
Enfin, de ce que nous avons pu constater, les groupes racistes locaux ne font pas trop la différence…
Eh bien, justement, je suis venue faire de l’éducation. La haine du Comorien, voilà qui pourrait rassembler toute l’extrême-droite de l’océan Indien…
Ah oui, donc le racisme contre les personnes issues des autres îles des Comores, ça ne vous gêne pas ?
Ah non, non, pour le coup, c’est comme nous, dehors les étrangers !
C’est vrai que c’est compliqué, votre affaire. Les Mahorais xénophobes contre les Africains et les Comoriens à Mayotte se retrouvent eux-mêmes victimes de xénophobie à La Réunion…
Oui, c’est bien pour ça, je veux expliquer : on n’est pas des Comoriens, nous ! On mange pas des chiens !
Mais, euh… Vos cultures sont quand même très proches, non ?
Ben l’Anjouanais, par exemple, il est… euh… Il est Anjouanais, quoi ! Il a pas de papiers français ! Ca n’a rien à voir. Et puis ils ont voulu se faire décoloniser, les cons ! Vous n’allez quand même pas nous comparer aussi avec ces imbéciles de Sénégalais ou d’Ivoiriens… Nos ancêtres, c’est les Gaulois, nous monsieur !
Ca doit pas non plus être rigolo, les réunions avec le RN à Paris, vu les casseroles racistes du parti…
Ah, mais c’est encore autre chose. C’est vrai que lorsqu’on entend qu’on est des “négros“, là aussi, faut expliquer qu’on n’est pas des Comoriens, mais c’est un peu compliqué. Autant, à La Réunion, ils font pas la différence entre les habitants des îles des Comores, mais à la capitale, dès que vous êtes un peu bronzé, on vous dit de rentrer chez vous… Et quand on leur dit qu’en plus, on est musulmans, y en a qui font des syncopes.
Mais comment vous arrivez à discuter, les militants du RN, du coup ?
Oh, vous savez, on discute surtout quand Marine vient nous voir chez nous. Quand on se pointe à Paris, avec nos militantes en salouva, qu’on touche pas au buffet de charcuteries, y a plus personne qui nous calcule. On est obligés de crier encore plus fort “Dehors les étrangers !” et “Vive la colonisation !” pour qu’on se fasse deux ou trois copains, surtout des vieux de l’OAS, d’ailleurs. A La Réunion, c’est plus simple : suffit qu’on dise “On n’est pas racistes, mais“, et là, ça passe tout de suite mieux. Faut juste rabâcher, encore et encore : les méchants, c’est les Comoriens.”
Propos (presque) recueillis par Le Tangue
Cette interview est une parodie. Tous les propos tenus sont inventés, et toute ressemblance avec la réalité ne saurait être que fortuite.
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