Dix euros le civet tangue, l’autre jour. Nous sommes gras, il faut nous faire mijoter des heures dans du Royal pour qu’on n’ait pas un goût trop dégueulasse et pourtant, il faut y mettre le prix, pour nous manger !
Le Tangue, il vaut mieux le lire, plutôt qu’essayer de l’attraper quand il est tranquille en train de se promener dans la forêt. Il s’est terré pendant quatre ans, surtout parce qu’il n’avait plus un radis en poche, mais là, cela va un peu mieux. Alors il aimerait bien ne pas tout de suite se faire courser par des types en bottes en caoutchouc.
À force d’avoir bien peu vu le soleil, Le Tangue est encore plus chafouin qu’avant. Faut voir aussi sur quoi il est tombé : un monde où Paul Vergès n’est plus. La mort de Paul, c’est notre plus grand regret, au Tangue : on n’était même pas là pour en parler, et ça nous fait mal au cœur.
Le reste ? Oh, on pourra toujours se rattraper. Les concours de beauté organisés par des hommes vieux à destination des femmes jeunes, la défiguration du paysage par les amoureux de la tuture et des camions, la canne à sucre, Dimitri Payet, les religions, le rallye, le Grand Raid, Didier Robert, les boîtes de pub… Le Tangue n’aime toujours rien, ni personne. Pire, il aime détester ce que tout le monde adore.
On a donc pris nos sous chez notre copain l’écureuil, on a fait tapis, histoire de se construite un site sur lequel on pourrait balancer tout ce qu’on apprend, tout ce qui revient à nos oreilles qui traînent désormais partout. Et soyez rassurés, on a toujours mauvais esprit.
Ça va pas être gratuit, cette histoire. On n’a pas à s’en justifier. Ça sera toujours moins cher qu’un civet tangue, et chez nous, les piquants sont inclus.
La rédaction – optimiste – du Tangue