Marre du Grand Raid et du foin autour ? Nous aussi. Attention : cet édito n’est pas sponsorisé par Edena, fournisseur de bouteilles d’eau sur le Grand Raid et de déchets plastiques dans l’océan.
Une anecdote. Il y a quelques semaines, votre petite bête à piques avait envie d’avoir la paix, elle est donc descendue à Grand Bassin, passer le week-end dans le calme. Après la longue descente, dans les derniers lacets menant vers le bassin frais, un couple de coureurs : Salomon de pied en cap, et que ça galope. Ils demandent qu’on leur libère le passage, ils sont pressés, vous comprenez. Tellement qu’ils décident de ne plus suivre le sentier, et partent prendre la poudre d’escampette en coupant à travers la forêt, sautant sur les caillou et les racines. Le sentier, c’est tellement surfait, quand on est traileur… Votre tangue n’est pas pressé, il suit le sentier. Arrivé plus bas, il entend, juste au-dessus de lui : “Putain, mais il marche pas, ton raccourci ! C’est pas par là, j’suis coincé !” Finalement re-derrière, tout crottés désormais, ils se mettent à grogner parce que l’imbécile qu’ils voulaient doubler ne les laisse plus passer. Cinq minutes, pour remplir les gourdes, devant le joli bassin, et c’était reparti. Le lendemain, dans la remontée vers la Plaine-des-Cafres, le Tangue allait devoir se mettre de côté – alors qu’il montait ! – pour laisser passer de nouveaux coureurs qui descendaient à fond les ballons, les yeux rivés sur la montre. “Ben oui, lui répliquèrent plus tard ses copains. Tu pars en randonnée en pleine préparation du Grand Raid, ils s’entraînent, les traileurs !” Ah mais pardon. Vraiment, vraiment, désolé, d’être allé nous promener sur un sentier, d’avoir gêné la prépa de nos demi-dieux !
On est aujourd’hui en pleine grand messe. Alors, au lieu de réécrire toujours les mêmes choses sur ce sport-nature devenu un business, sur ces coureurs érigés en exemples qui se font caca dessus en se fusillant les tendons, sur cette belle aventure à base d’embouteillages dans les sentiers, sur une pratique populaire devenue hobby de gens fortunés, Le Tangue a décidé de vous ressortir nos articles précédents, puisque rien n’a finalement changé.
Sur le business du Grand Raid :
Le Grand Raid, c’est plus du sport
Sur sa notoriété largement surcotée :
Sur l’évolution du nombre de participants, et les problèmes que cela pose :
Un sentier aux airs de Route du Littoral
Une interview de Denis Ducroz, guide de haute montagne et écrivain chamoniard, très critique sur la manière des traileurs de s’approprier la montagne :
Un édito sur les “Fous”, ces héros en toc :
Bonus (parce qu’on n’est pas QUE de mauvaise foi), le jour où on a voulu montrer que les sentiers étaient pleins de déchets, et qu’on y a trouvé que du caca de traileur :
Sur le Grand Raid, un peu de caca, certes
La rédaction du Tangue
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