Et s’il suffisait de laisser dans sa réalité parallèle un docteur qui raconte n’importe quoi depuis des mois ? Futur martyr, le docteur De Chazournes ne veut toujours pas comprendre le danger qu’il représente. Ben tant pis : dans le monde d’après, il faudra bien faire avec.
- “Je tente le tiramisu malgache.
- Ah non, vous ne pouvez pas : il y a Linda Lemay qui mange sa culotte en diagonale, vous reculez donc de trois espadrilles.“
Si le Kamoulox était aux Jeux des Îles, Philippe De Chazournes serait une vraie chance de médaille. Hier, devant les grilles du tribunal administratif, il a rendu hommage au professeur Luc Montagnier. Prix Nobel de médecine en 2008, complètement parti en vrille depuis, Montagnier avait proposé au pape de soigner son Alzheimer avec du jus de papaye (fermentée), assuré que l’eau a une mémoire et que le Sars Cov-2 avait été créé en labo à partir du VIH. De Chazournes a aussi rappelé ses délires à propos d’effets secondaires graves des vaccins, qu’il a déniché en lisant des sources qu’il ne comprend toujours pas (Eudravigilance, notamment), et en écoutant des témoignages qu’il n’a pas vérifiés. Il a même réussi à trouver une avocate qui, devant la presse, a répété les mêmes inepties.
Gueuler sur un sourd.
Poursuivi devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins, il n’a pas compris, non plus, pourquoi l’Ordre est chafouin, alors que cela lui a été expliqué des dizaines de fois. Lui, croit qu’ils lui en veulent parce qu’il a critiqué l’ARS. En fait, parce qu’il propage des fausses informations scientifiques, susceptibles de mettre en danger des populations qui seraient tentées de l’écouter. Hier encore, il affirmait ne pas voir de bénéfice aux vaccins contre le Covid, quand les études prouvant le contraire s’empilent (voir, encore, notre article d’hier sur les Outre-mer). Il veut se poser en “lanceur d’alerte” contre les errements de l’Etat ou les médias. Heureusement, la presse ne l’a pas attendu pour révéler les scandales : masques pourris, décisions du préfet à contre-courant, communication hasardeuse ou récupération politique… On a tapé sur les instances sans lui et, curieusement, on ne s’est pas retrouvés au tribunal. N’est pas Irène Frachon qui veut.
Alors, on en fait quoi, du doc’ ?
Que De Chazournes soit sanctionné ou pas, Le Tangue s’en fout. Que notre article ayant prouvé les faiblesses de sa méthode – voire carrément sa malhonnêteté – ait été cité hier à l’audience, on s’en tape encore plus. Un blâme, une radiation ? “On veut me faire taire“, qu’il dira. Une relaxe ? “Ça prouve que j’avais raison.” Hier, il a encore répété que le temps ne cessait de lui donner raison. Alors que c’est documenté (notamment sur Le Tangue), il n’a cessé de dire n’importe quoi, avec son copain Bruno Bourgeon, pro-vax dans les médias, anti-vax devant les copains. De l’ivermectine à la chloroquine, des masques aux vaccins. Depuis dix ans, en fait (voir ici) : les délires actuels viennent compléter d’autres sur l’autisme et vaccins, le Gardasil… De Chazournes est complètement perdu ; ses dizaines de supporters aussi, qui ne veulent rien entendre (et qu’on va sûrement retrouver sous les commentaires de cet article sur les réseaux sociaux).
Voilà donc une sorte de gourou, avec ses adeptes, basculés dans une autre réalité où les faits ne comptent plus. Ça sert vraiment pas à grand chose de les emmerder, ils sont trop perchés, autant pisser dans un violon, ou gueuler sur un sourd. Faudra juste s’y habituer : on surmontera l’épidémie malgré eux.
La rédaction du Tangue