Au Tangue, on croit autant en Dieu qu’aux licornes. Autant vous dire qu’avec l’actu d’en ce moment, on est vraiment perdus. Et on ne parle même pas de Notre-Dame ou du Sri-Lanka.
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Des malades qui guérissent ; un type qui ne paie jamais rien, puisqu’il demande à d’autres de le faire pour lui ; des centaines, des milliers de fidèles qui viennent l’écouter raconter des fadaises ; le tout en se réclamant de Dieu. On parle de David Storm, là ? Raté, c’était Jésus, mais on a un peu fait exprès.
La semaine dernière, des association tamoules de La Réunion avaient tenté de lui faire un procès (à David Storm, pas à Jésus) . Ce qu’elles lui reprochaient ? D’avoir brûlé des symboles de la religion hindoue dans la cour de gens, avec leur accord, tout en disant que son dieu à lui était mieux que leurs dieux à eux. Grosse surprise : ils ont été déboutés. Faut dire que dans un état laïc, Dieu, on ne sait pas ce que c’est. Pour la justice, Storm n’a fait que brûler des trucs avec l’accord des proprios tout en racontant n’importe quoi et en se filmant. Ce week-end, sur la plage, on a vu plein de gens brûler des trucs en racontant des bêtises, ça s’appelle des barbecues, et c’est bon. Et personne n’a fini en prison.
Storm, c’est donc juste un type qui réunit des gens pour parler de son dieu à lui. S’il ne déclare pas tous ses revenus, ainsi que ceux de sa femme, il aura droit à un autre procès, parce que ça, pour le coup, c’est interdit. Pour le reste, s’ils se promènent avec des gardes du corps, dans de grosses voitures, avec des costumes hors de prix, le tout grâce aux dons de ses fidèles, eh bien. Les papes font ça depuis des siècles. À partir du moment où les cathos, les tamouls, les musulmans, les juifs, les rastafaris ont le droit de se réunir pour partager leurs croyances, on ne voit pas vraiment où est le problème. Tous ont droit à leurs histoires à dormir debout à base de guérisons, de miracles, de tortures… Mais David Storm, au moins, est quand même bien plus rigolo que Gilbert Aubry.
On peut critiquer une religion sans pour autant insulter ses fidèles. Au Tangue, on peut reprocher à l’Islam de mutiler les petits garçons en les circoncisant, tout en respectant les croyances des Musulmans. Ou trouver complètement dingue de s’ébahir devant le spectacle du Cavadee et de ses pics et crochets insérés dans la peau, sans pour autant stigmatiser la communauté tamoule. Ou encore de voir le catholicisme s’imposer dans le débat public lorsqu’il s’agit de bâtiments communaux sans s’attaquer aux fidèles.
C’est exactement ce qu’il s’est passé à La Plaine-des-Palmistes. Rappelons que l’église du village – que nous trouvons particulièrement moche, mais ce n’est que notre avis, il faut dire que nos bureaux sont à côté de celle de la Délivrance – appartient à la commune. Et que le maire, le génial Marco Boyer, avait décidé de la détruire pour en reconstruire une plus grande et plus solide. Ce qui n’aurait donc dû être qu’une énième discussion au sein du conseil municipal palmiplainois et concernant un bâtiment communal s’est transformée en un étrange débat sur plusieurs jours, dans lequel est intervenu le curé du village et même l’évêque Aubry qui, selon nos informations, n’habite pas à la PdP. Ce dernier a même convoqué tout ce petit monde à l’évêché, à Saint-Denis.
On en est donc là : un évêque et un curé viennent mettre leur nez dans des affaires communales, et son premier représentant finit par céder. Au Tangue, on trouve ce genre de situation tellement plus inquiétante que celle d’un David Storm qui fait le pitre…
Le Tangue
N. B. : Cet édito est de totale mauvaise foi : hier, on était bien contents de rester au lit grâce au lundi de Pâques.