La visite de Jean-François Carenco l’a encore prouvé : la protection de l’environnement n’est toujours pas une priorité. A la fin du siècle, on aura l’air fins.
C’est devenu une habitude : La Réunion souffre de la sécheresse, même en saison des pluies. Et ce n’est pas le cyclone qui va passer au large qui va y changer quelque chose : de la flotte, y en a plus. Dans l’Hexagone, en ce moment, on a rarement vu ça. A ce train-là, le bordel de juillet-août 2022 sera encore pire en 2023. En cause, évidemment, le réchauffement climatique, dû à l’activité humaine. Mais on continue de faire comme si de rien n’était.
De quoi il a parlé, le Jean-François Carenco, genre de MOM en visite la semaine dernière ? Pour commencer, du rachat d’Air Austral. Une compagnie aérienne, domaine contribuant de 6% au réchauffement climatique global. Carenco a même semblé espérer une hausse du trafic, pour qu’Air Austral soit rentable. Fantastique.
Les agriculteurs ? Il a, certes, “salué le travail et la qualité de la production locale”, espérant “travailler sur la filière fruits et légumes”. Deux hic : cette manie, d’abord, de tout voir sous le prisme de l’économie, puisqu’il a préféré parler “d’exportation“, plutôt que d’autonomie alimentaire. Puis, surtout, parce qu’il n’a toujours pas remis en cause la culture de la canne, filière non vivrière et qui squatte la majorité du foncier agricole, qui nécessite de lourds processus de transformation, puis d’exportation, le tout dans un joyeux fumet de CO2 et de produits pas propres. Ah, si, il a “soutenu” le plan du Département de planter un million d’arbres. C’est bien. On est sauvés : on pourra bétonner avec une bonne conscience.
Le fait est qu’on a le nez dans le caca, et qu’on en est toujours à parler de “développement durable“. A savoir courir vers les points de PIB, tout en faisant du greenwashing. C’est une catastrophe. On fume des clopes en plein cancer du poumon, parce que ça crée des emplois chez les buralistes.
Albioma, qui nous fait espérer une “transition” des énergies fossiles vers une énergie propre, basée sur l’exploitation de forêts à l’autre bout du monde ? Le marché de l’automobile qui diminue, vu comme un “recul” ? Le tourisme comme valeur étalon du développement de La Réunion ? Nous voilà comme la grenouille dans l’eau bouillante de la fable.
A ce train-là, autant y aller franco. Construire des golfs, ça fait venir les touriste plein de sous. Imaginer des projets d’hôtels, un peu partout. Faire baisser le prix des matériaux de construction, pour bétonner toujours plus. Laisser tomber les grands projets de développement de transports en commun. Agrandir les ports et les aéroports. Construire un tunnel qui bascule les eaux d’un endroit où y en a moins à un endroit où y en a plus. Construire un parc d’attractions en plein milieu de zones protégées. Eh, mais attendez… Non, rien.
La rédaction du Tangue
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