Vous connaissez l’IFE (pour Inflight entertainment ?) Non ? Nous non plus, jusqu’à ce vol de 10h30 entre Paris-Orly et La Réunion sur la compagnie low cost French Bee. Du moins, on connaissait le principe de ces écrans individuels qui proposent plein de films. Mais pour Le Tangue, ça n’avait pas de nom précis.
Chez French Bee, il faut apporter ses écouteurs – ou les acheter à bord – pour avoir accès à une trentaine de films dont certains très anciens. Il y a des classiques, comme Le Cercle rouge de Melville. Mais aussi un improbable… Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Si si ! Un choix qui ne manque pas de panache à bord d’un avion. L’histoire ? Tout le poste de pilotage et des passagers tombent malade après avoir mangé du poisson pas frais. La parodie est totale, le pilote automatique étant représenté par un bonhomme gonflable. L’avion manque de se crasher à plusieurs reprises dès qu’il se dégonfle et – attention on va divulgacher – finit son voyage le nez frottant le tarmac de l’aéroport de Chicago. C’est un film qui a fait marrer une génération de gamins, mais qui peut aussi avoir un goût amer pour le voyageur légèrement angoissé par un vol si long, même à bord d’un “Airbus A350, l’avion le plus confortable” selon le commandant de bord qui doit certainement avoir quelques actions chez l’avionneur.
Dans un article paru dans Le Parisien en août 2015, Aurore Fournier, chef de produit IFE chez Air France, expliquait que “les films violents ou avec un crash d’avion étaient exclus d’office de la programmation.”
Dans une scène de Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?, les voyageurs visionnent même un film de catastrophe aérienne avec un avion en flammes. Normal, c’est une parodie, alors que sur French Bee, c’est la vraie vie et cette séquence propose une mise en abyme : on regarde dans un avion un film sur un avion dans lequel les passagers regardent un film sur une catastrophe aérienne.
Aurore Fournier disait aussi dans Le Parisien que les scènes de sexe étaient exclues à cause des enfants à bord. Chez French Bee, on n’est pas à l’abri de retrouver à pouvoir se mater un petit Les Hôtesses du sexe, chef-d’œuvre porno de 1977.
Nicolas Goinard