“Les cons, ça ose tout…” On a eu du mal à y croire, mais on n’a pas rêvé : le néphrologue Bruno Bourgeon, un des leaders des anti-vax et anti-masques locaux, a fait publier chez plusieurs de nos confrères un “courrier des lecteurs” dans lequel il tente de nous donner des leçons à propos des “sophismes“, ces arguments fallacieux utilisés lors d’un débat. C’est bien.
Sauf que, pour lui, les arguments contre la chloroquine, pour les vaccins, sont justement des sophismes. C’est pas bien, d’empoisonner le puits.
Les sophismes, ça nous connaît : on est même en procès, pour ça. Et monsieur Bourgeon, de son côté, raconte absolument n’importe quoi depuis des mois. On a donc notamment tiqué sur cet argument (on ne va pas tous se les taper, c’est long, et ç’a déjà été démonté partout) :
“Un autre sophisme largement utilisé par la presse est le reductio ad Hitlerum dont l’HCQ a fait les frais : Trump et Bolsorano défendent l’HCQ ; Trump et Bolsorano sont peu recommandables ; donc l’HCQ n’est pas recommandable : syllogisme.”
Le reductio ad Hitlerum, ou “Point Godwin”, c’est justement ce qui a énervé Burger King contre nous. Et c’est pas ça : si, en effet, des médias décrédibilisent la chloroquine en utilisant Trump et Bolsonaro, ils ne dévient pas l’argumentation vers Hitler ou un quelconque génocide (ce qui est, justement, la définition du sophisme reductio ad Hitlerum). C’est des gros cons, certes, mais pas à ce point. Il s’agit, dans ce cas, du sophisme de déshonneur par association.
Le plus drôle, c’est qu’avec cet argument, Bruno Bourgeon utilise, justement un sophisme : l’argument des médias, et de la science en général, contre la chloroquine, ne repose certainement pas sur le fait que Trump et Bolsonaro défendent l’HCQ. Plutôt sur les études, innombrables, désormais, qui n’ont jamais réussi à prouver l’efficacité de l’HCQ dans le cadre du traitement contre le Covid. Dans ce cas, Bruno Bourgeon utilise donc le sophisme de l’homme de paille. Le reste de son texte est à l’avenant, et le moindre de ses arguments a déjà été réfuté par la science ou les médias “mainstream”, comme il les appelle, qui publient pourtant ses tribunes et qui lui passent des coups de fil. On ne va pas y passer des plombes. Souvenez-vous, la loi de Brandolini.
L. C.
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