On le pensait mort mais, apparemment, il bouge encore. Si, si, souvenez-vous, L’Hebdo, magazine éphémère paru en 2018, lancé à coups de 4×3 avec
des photos de Farah Caillé méconnaissable, puis une interview mémorable de cette même Farah dans Free Dom, en pleurs, exprimant toute sa gratitude d’être “de retour” auprès des Réunionnais…
De retour parce que Farah Caillé, sorte de Paris Hilton locale, manque de bol, avait été condamnée à sept ans d’interdiction de gérer une boîte en 2013, après qu’elle ait mis dans le trou TéléMag, liquidé deux ans plus tôt avec un passif de 3,5 millions d’euros. Il lui avait été reproché, aussi, “une poursuite d’activité déficitaire de l’entreprise dans un intérêt personnel“.
Il semble qu’elle n’ait donc pas attendu ces fameux sept ans pour revenir montrer sa trombine un peu partout, et si elle n’a pas été la gérante de L’Hebdo, elle en a été la rédac’ chef adjointe. Dans les faits, selon plusieurs sources, c’était la patronne. Elle nous a donc gratifiés d’une interview lunaire d’elle-même et d’informations très importantes, dans un erzatz de ses fameux “Carnets de Farah“, comme le fait que le patron d’Antenne Réunion roule en Harley, ou une autre, qu’on vous écrit quand même en entier :
“Vu : Antoine Stip (Charles de Kervelec) pendant ce temps là, au score de l’Hermitage achetant ses pommes. La famille de Kervenec était de sortie ce jour-là.”
Et on ne vous parle pas des photos piquées sur Internet à des sites people, des articles repompés sur d’autres médias, un florilège.
Heureusement, les annonceurs ont parfois de bonnes idées, et ce magazine n’a pas fait long feu, laissant lors de son arrêt, d’ailleurs, de nouvelles ardoises auprès de fournisseurs à la fin de 2018.
Étonnamment, pourtant, L’Hebdo respire encore, puisque sur Instagram, le community manager de la page de L’Hebdo répond à ses admirateurs. Mais quelles réponses !
Ainsi, à une lectrice qui faisait remarquer que la photo de “une” du premier numéro était particulièrement retouchée (à l’époque, ç’avait fait marrer tous les graphistes locaux, le visage de Farah Caillé photoshopé à mort), L’Hebdo a répondu – publiquement :
“On dit que t’es la plus grosse catin du métier. Je me la ramène pas pour autant sur tes posts.”
Morceau choisi, sur la réponse suivante :
“Si on avait autant de talent que ta shnek, ça aurait été bien […]”
Le reste du dialogue est à l’avenant : vulgarité, insultes sexistes, mépris, concours du “je connais plus de gens que toi“… À L’Hebdo, on bouge encore, apparemment, et pas pour faire de la poésie.
Nous avons une petite idée sur la personne qui est derrière ces messages insultants. Car il y a quelque temps, alors que nous nous intéressions à L’Hebdo, et à ses anciens salariés comptant, à l’époque, emmener le mag’ aux prudhommes, nous avons eu accès à pas mal de témoignages, et même à des mails, où Farah Caillé insultait copieusement ses collaborateurs au sein du magazine, avec une vulgarité que même un Tangue aux oreilles endurcies et adepte des bistrots a eu du mal à supporter. Si elle n’est pas derrière ces messages, en tous cas, le ton employé ressemble beaucoup à celui de notre jet-setteuse locale lorsqu’elle croise des gens.
Mais on vous a gardé le meilleur pour la fin.
L’Hebdo, donc, il y a quelques jours, a tenu des propos vulgaires et sexistes en public, sur les réseaux sociaux.
Mais au fait, savez-vous qui édite L’Hebdo ? Un société appelée Be Pa, dont le président est aussi le directeur de publication du mag’. Son nom ? Aziz Patel. Oui, oui, Aziz Patel, le président du Comité Miss Réunion, qui dit à des jeunes filles de ne pas porter de tatouages, de se tenir bien et de dire merci. Mais alors, catin et shnek, c’est autorisé ?
L. C. (avec A. R.)