Il y a ceux qui ont la classe. Qui savent prendre du bon temps même lorsque le temps presse, et qu’ils doivent déguerpir. Il y a eu Mesrine accueillant les flics venus le cueillir avec champagne et cigare.
Et il y a ce type, adepte du fric-frac, interpellé dimanche soir par la police alors qu’il était installé dans le divan d’un salon de la préfecture en train de lire un bouquin. La classe de pouvoir profiter des ors et du velours de la République. Bordel, c’est un peu à nous aussi tout ça. Il n’a pas poussé le vice jusqu’à siroter un verre de rhum vieux Savanna issu de la cave préfectorale. Ça n’aurait pas manqué de panache. Dommage. En tou cas, à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne savons toujours pas comment le bougre est entré dans la préf’.
C’est le déclenchement de l’alarme protégeant la préfecture et la résidence du préfet qui a alerté les forces de l’ordre d’une intrusion. Les flics ont donc découvert le gus, à son aise. A son aise, mais pas super coopératif, puisqu’il a refusé de donner son identité aux policiers. “Il était perturbé psychologiquement“, livre une source proche de l’enquête de manière très subjective. Est-ce qu’il faut être dérangé pour vouloir vivre comme un nabab ? L’homme n’a d’ailleurs pas eu la chance de croiser le préfet, absent au moment des faits, dans son peignoir de satin rouge avec les initiales, JB, brodées en lettres d’or (le fantasme du Tangue). Il aurait pu en revanche papoter avec le secrétaire général qui n’était pas très loin, dans les locaux à ce moment mais ne s’est rendu compte de rien.
N. G.