Ce matin, le JIR révélait dans une enquête que l’ARS avait de nouveau distribué des masques un peu dégueulasses. Tachés, tout du moins. Distribués dans les hôpitaux de l’Île, ils ont dû être rappelés par l’ARS, après des signalements de “salissures” sur quelques exemplaires. Ce qui pose clairement la question, une nouvelle fois après l’épisode d’il y a un mois, de l’efficacité, et de l’existence-même, des contrôles de l’ARS avant distribution aux personnels soignants.
Mais l’histoire a connu un rebondissement cet après-midi. Alors que le JIR disait ce matin que ces masques étaient issus du “plus gros contingent de matériel […] abondé notamment par des dons privés“, l’ARS vient d’apporter une précision à l’enquête de nos confrères : ce “contingent” est en fait le don… du Groupe Bernard Hayot.
Eh oui : il y a dix jours, l’ARS accusait réception, en le remerciant chaudement, de 400 000 masques sur les 600 000 que le Groupe Bernard Hayot avait promis à La Réunion, justement le plus gros don privé de masques reçu par La Réunion. Or, quelques jours plus tard, elle “a été alertée par le GHER sur des tâches (sic) ou salissures présentes sur certains masques, dans des proportions limitées.” Mieux encore : après coup, l’ARS n’a pas pu vraiment en savoir plus sur le matos fourni par Hayot : “Le fabricant, interrogé par l’ARS par l’intermédiaire du Groupe Bernard Hayot, n’ayant pu fournir de certificat de contrôle bactériologique, exigible pour un masque chirurgical, celle-ci a diligenté un organisme spécialisé pour réaliser ce contrôle dont le résultat sera connu lundi 27 avril 2020.”
Si l’ARS ne semble pas avoir effectué les contrôles nécessaires en amont de la distribution, Hayot n’a pas, non plus, vérifié auprès de ses fournisseurs la qualité de la came qu’il envoyait à La Réunion.
L. C.
Note : il faudrait, une bonne fois pour toutes, que l’ARS et tout les autres arrêtent d’écrire le mot “tache” avec un accent circonflexe. C’est pas la même chose.
Précision le 25/04 à 9h : vendredi, le JIR avait “oublié” de préciser que les masques provenaient du don de Hayot. Dans son édition de samedi, et alors que l’ARS l’avait précisé la veille, le journal de Jacques Tillier a de nouveau mis l’info sous le tapis. Pourtant, Jacquot revenait sur cette histoire dans son edito. Fâcheux.
Précision, le 27/04 à 9h : dimanche, le JIR a finalement publié le nom du fournisseur fautif, Hayot. EN publiant le communiqué produit par ce dernier, mais pas celui de l’ARS, qui le mettait en cause.