Curieux coups de sabre au Quotidien

 

C’était donc l’événement d’hier, la liquidation du JIR. Le Tangue en a parlé, histoire de préciser les raisons réelles de cette chute, que le JIR lui-même n’a pas souhaité faire connaître à ses lecteurs.

 

Pour le JIR, c’est la flûte finale

 

Evidemment, l’ancien concurrent, lui-même racheté depuis peu, Le Quotidien, en a parlé. Dans son édition du jour, il complète son papier avec les réactions de personnalités locales, qui affluent encore aujourd’hui.

Première surprise, la (longue) lettre envoyée par la sénatrice Audrey Bélim est reprise dans les pages du Quot’… amputée de quelques lignes, sans que les lecteurs n’aient été avertis. Les passages sabré ? Un, surtout, a retenu notre attention. Hasard absolu, il parle du Quotidien : “Comment rebondir en sachant que l’autre grand titre de presse de notre île, le Quotidien de La Réunion, est également en grande difficulté ? Comme de nombreux Réunionnais, je m’inquiète de cette situation qui pourrait le conduire à disparaître lui aussi.” Le passage réclamant des aides pour Le Quotidien, lui, a bien été conservé. Ouf !

Si le communiqué du maire du port, Olivier Hoarau, a été diffusé en entier, c’est celui du Syndicat national des journalistes qui a souffert, lui aussi, de grands coups de ciseaux. Là encore, pas de bol, ça tombe sur le passage qui concerne Le Quot’, soit toute la deuxième partie du communiqué, dans laquelle il est fait référence au combat des salariés et à leurs conditions de travail au sein du dernier canard restant :

 

“Cette situation est aussi un défi et une grande responsabilité pour Le Quotidien, dernier représentant de la presse écrite à La Réunion. Le journal, qui a bien failli disparaître il y a quelques mois, a été sauvé de justesse avec la mobilisation sans faille de ses salariés.

Le SNJ, syndicat majoritaire, appelle ses nouveaux dirigeants à être à la hauteur des attentes des Réunionnais. Cela ne pourra se faire qu’en reconstituant une équipe rédactionnelle au complet et en rompant avec la spirale d’ubérisation qui tire la profession vers le bas. Les Réunionnais ont le droit à une presse de qualité, et les journalistes doivent pouvoir vivre dignement de leur travail.”

 

Là encore, les lecteurs n’ont pas été informés de ce beau charcutage. 

Alors, on vous voit venir, les petits malins : y avait pas de place sur la page. C’est évidemment faux : les réactions sont accompagnées de photos de trois élus ; dans une maquette de journal, ce genre de photo sert justement à ajuster le texte et à combler les trous. Il aurait suffi d’en enlever une pour que ça rentre. On connaît le métier, on vient justement d’envoyer à l’impression notre prochaine édition papier.

Mais surtout, sur Internet, il y a de la place. Et, dernière coïncidence, là encore, les réactions ont subi les mêmes amputations. Décidément, au Quot’, les patrons changent, mais les habitudes restent.

 

Au Quotidien, un mois à pisser dans les violons

 

Au Quot’, censure, toujours !

 

L. C.

 

Bonus : qu’on se rassure, au JIR, on faisait pareil, et c’est Le Tangue qui le révélait.

 

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Précision, à 17h29 : Parallèle Sud avait évoqué le charcutage du communiqué du SNJ dans un post Facebook ce matin. Nous n’en avions pas encore pris connaissance au moment de la rédaction de cet article.