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Début août, le président du groupe parlementaire Renaissance, Sylvain Maillard, prévient : ses députés ont pour consigne de “ne pas participer à des articles” du JDD, passé sous la bannière du groupe Bolloré, et devenu un journal d’extrême-droite avec l’arrivée de Geoffroy Lejeune à la rédac chef’. La rédaction sort d’une grève d’un mois et demi pour protester contre le virage à droite toute de l’hebdo du dimanche, confirmé depuis qu’il est réapparu dans les kiosques. Dans le lot des députés sommés d’aller discuter ailleurs que dans la presse réactionnaire, la députée de l’Essonne, Marie Guévenoux.
Depuis, le JDD recycle les signatures des médias Bolloré (Praud, d’Ornellas, Naulleau…), et reprend les marottes habituelles de CNews : les députés Renaissance, et même l’Elysée, affirmaient vouloir attendre de voir ce que le JDD allait devenir, avant de retourner discuter dans ses colonnes. Ils ont vu. Et ça ne semble plus les gêner.
Qui, cependant, a répondu à une longue interview dans l’édition de ce dimanche ? Notre ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, au sujet de Mayotte.
Le sujet de l’interview, évidemment, les annonces de Gérald Darmanin sur le droit du sol à Mayotte et autres joyeusetés anti-migrants. Pour draguer les fachos, elle déroule : “Nous voulons un choc sécuritaire” ; “Nous avons décidé de casser méthodiquement l’attractivité migratoire de Mayotte.(1)” Le journaliste qui l’interroge, d’ailleurs, sait orienter les débats : “Plus de 300 personnes ayant obtenu le droit d’asile à Mayotte ont été déplacées dans un château des Yvelines. Ne craignez-vous pas que leur parcours soit attractif ?” C’est bien connu, ces réfugiés ont la vie de château…
Puis, pour faire plaisir aux lecteurs du JDD, elle dit : “Notre pierre angulaire, c’est l’immigration et la sécurité.” Pas les écoles, les routes, l’eau, les hôpitaux, donc. Mais célafote o Comorien !
Le même jour que cette interview, lors du meeting de lancement de la campagne des européennes du RN, des militants mahorais affichaient des salouva à l’effigie de la députée Estelle Youssouffa, qui elle aussi drague avec finesse l’électorat mahorais très friand de l’extrême-droite.
Si elle ne revendique aucune appartenance au RN, pour l’instant, les militants ont donc, eux, bien su reconnaître dans se paroles une proximité idéologique.
Avec 45% des voix pour l’extrême-droite au premier tour des présidentielles à Mayotte, et d’énormes cartons dans les Outre-mer, y a un gâteau à se partager. Miam !
L. C.
- On lui souhaite bien du courage, quand un des pays les plus pauvres du monde se trouve à 70 bornes d’un des pays les plus riches…