Ratenon des villes, Ratenon des champs. Les champs, pour le député de la 5e, c’est La Réunion, où il est élu, et dans laquelle il a passé son temps, ces derniers temps, à caresser son électorat xénophobe dans le sens du poil. Parfois, au Tangue, on en oublie même qu’il est un député LFI.
Jean-Hugues Ratenon s’attaque à la Constitution en voulant expulser des Mahorais
Mais Ratenon des villes, c’est le député qui, à l’Assemblée nationale, au sein de son groupe, se place en tête de la lutte antifasciste, espérant certainement secrètement que ses collègues ne lisent pas la presse réunionnaise. On n’ose même pas imaginer qu’à la tête de LFI, on soit au courant, mais qu’on le laisse partir en dérapages histoire de ne pas perdre une circo.
Ratenon des villes, c’est toujours à l’Assemblée nationale, notre député se lançant dans un beau discours quelques jours après le passage de Garance. Un discours dans lequel il a tenu à “saluer le travail acharné des services publics, des personnels soignants“. Le Tangue en a la larme à l’oeil. Vite séchée lorsqu’on s’est souvenu que pendant l’épisode du Covid, le même Jean-Hugues Ratenon avait pris la défense de deux agresseurs… de soignants, qui seront condamnés ensuite, pour avoir débarqué dans un centre de vaccination en proférant des amabilités aux médecins présents.
Hier, le député Ratenon, devant la représentation nationale, a continué les remerciements. Après les “personnels soignants“, il a continué les papouilles à “nos pompiers, les employés communaux, les agents de la Région et du Département” ; il a encore tenu à “saluer nos gendarmes“. L’Assemblée est debout, applaudit à tout rompre, c’est l’instant Ratenon. Elle ne lit pas la presse réunionnaise donc. Parce que Ratenon qui “salue nos gendarmes, nos policiers“, c’est fort.
Il y a quelques semaines, dans le cadre de l’affaire de son rocambolesque accident à Sainte-Suzanne, le même Ratenon balançait : “Je le savais, dans ce monde, la justice ne peut pas dédire les forces de l’ordre qui travaillent pour elle. (…) Le gendarme n’a pas hésité à mentir pour faire croire le contraire. (…) Combien de Réunionnais ont été inquiétés ou rabaissés sur la simple parole d’un gendarme, sans autre preuve ? J’accuse le gendarme (…) d’avoir menti. Le temps me donnera raison et la malhonnêteté du ou des gendarme(s) sera établie.” Or, depuis, comme l’a révélé Le Tangue, Jean-Hugues Ratenon n’a pas fait appel de la décision du tribunal : s’il a des preuves de ce qu’il avance, on ne les aura jamais.
Après avoir crié fort contre les gendarmes, Ratenon s’écrase devant les juges
Reste, donc, une attaque en règle contre la gendarmerie et quelques pandores locaux (après qu’ils ont été, plus tôt, accusés d’appartenir à des “clans“) il y a quelques jours à La Réunion, tout à coup remerciés chaudement lorsque ce sont des caméras de chaînes nationales qui tournent. Ce qui ne changera certainement rien au courroux de la caserne Vérines suite à l’épisode de l’accident.
L. C.