Le 3 août, le Journal de l’Île consacrait deux pages à un monsieur se décrivant “radiésthésiste” ou “mentaliste“, et croyant avoir “une piste” concernant Mathieu Caizergues, jeune homme disparu dans le sentier descendant du Maïdo vers Mafate il y a un peu plus d’un an. À l’heure où nous écrivons ces lignes, un groupe de randonneurs est parti d’ailleurs vérifier ses dires, sans résultat.
Outre le discours pseudo-scientifique de circonstance (des histoires d'”ondes“, d'”esprit“, d'”échos“…), il affirmait un “taux de réussite à 50%” grâce à son pendule, quand il s’agissait de retrouver des gens. 50%, c’est du pile ou face : sans précision de ce qu’est une “réussite” (Pile poil ? Dans un rayon de dix mètres ? De vingt ?), on ne va pas s’extasier devant un résultat correspondant au hasard. D’ailleurs, l’article en question affirme qu’il a permis à la police de retrouver des cadavres… sans grandes précisions supplémentaires.
Mais s’il affirme que ça “marche”, c’est une première mondiale, puisque jamais aucun être humain n’est parvenu à prouver ce genre de “pouvoirs” dans le cadre d’un protocole scientifique rigoureux. Même les sourciers – le monsieur dit qu’il peut aussi trouver de l’eau – pourtant largement présents dans la culture populaire, n’ont pas de résultats supérieurs au hasard.
Le monsieur ne semble pas demander de l’argent, et il y a fort à parier qu’il soit honnête. Mais puisqu’il nous parle de ses quelques réussites, pourquoi ne lui a-t-on pas demandé précisément le nombre de fois où il s’était trompé ? Avec les statistiques, les pouvoirs extraordinaires deviennent souvent de gros coups de bol.
L. C.