Les “salons” se multiplient à la Nordev. Organisateurs, exposants, n’ont qu’un seul but : faire rentrer des sousous, en vous vendant des bidules dont vous n’avez pas besoin dans une glorification de la consommation à outrance.
Prenons un gros salon lambda, de ceux qu’on retrouve à la Nordev. Celle-ci loue ses murs à l’organisateur du salon. Celui-ci vend des emplacements – grands moyens, petits – à des commerçants qui viendront vendre leurs produits. Pour se faire connaître, l’organisateurs achète de la pub chez nos confrères, qui se sentent obligés, du coup, à en parler dans leurs pages, leurs radios, leurs télés. Ca remplit le salon de Réunionnais, qui se retrouvent, à la fin, à acheter des conneries promues par des commerciaux dont c’est le métier, de vous vendre des trucs (si un commercial veut vendre du Tangue, qu’il passe au bureau).
C’est ça, un salon, et parfois, il y a une subtilité : quand c’est carrément un média qui l’organise. Le JIR fait su Salon de l’emploi avec Hayot (pour enterrer un peu plus l’indépendance) et Le Quotidien fait du Salon de la santé avec des charlatans (pour enterrer un peu plus… les gens). Les salons ? Au Tangue, une passion.
Il y a peu, nous nous étions baladés au plus grand d’entre tous, le Salon de la maison. Drapé dans une couverture écolo pour attirer le gogo, avec l’adoubement du nouveau converti Maurice Gironcel, il vendait des piscines et des barbecues en inox. Soit.
Cette fois, c’est, paraît-il, le Salon du trail qui va ouvrir ses portes. Vous vous souvenez peut-être de ce qu’était le trail, il y a une vingtaine d’années : un “sport nature” qui nécessitait une paire de basket, un short, un t-shirt et une bouteilles d’eau. Une gourde, pour les plus audacieux. Maintenant, le trail, il fait des salons, parce qu’il y a toujours un boug qui se dit : “Y a moyen de faire du blé avec ça. On va leur vendre des sacs à dos dans lesquels on peut rien mettre dedans.” Le biz, bébé ! Le Grand Raid, qui a depuis longtemps laissé tomber l’aspect populaire pour devenir un rendez-vous de happy fews argentés ne s’y trompe pas, il sera bien évidemment de la partie. Tout est business, tout peut se vendre en salon, tout visiteur est un client qui s’ignore et qu’il faut convertir.
“Echanger, partager, apprendre“, c’est le but des organisateurs, selon nos confrère enamourés. Non : vendre, vendre, vendre. Personne n’a jamais attendu le Salon de machin à la Nordev pour apprendre et échanger ; par contre, pour vendre, donner un petit vernis intello, ça aide. J’te fais venir écouter une conférence sur la récup’ musculaire, et puis tiens, pendant qu’on y est, achète mes bas de contention et un Power Balance. On ira apprendre aux marmailles à trier leurs déchets, à réutiliser leurs barquettes et à réparer des objets au lieu d’en acheter des neufs. Plus tard.
La rédaction du Tangue
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