Quel panache. Nos macronistes locaux ont donc organisé une conférence de presse, hier, pour annoncer la création d’un énième mouvement politique, à La Réunion, autour du maire de Sainte-Rose, Michel Vergoz. “Trait d’Union“, ça s’appelle, selon nos confrères. Un nom particulièrement bien trouvé, puisqu’en guise de “trait d’union“, il s’agit en fait de lutter contre “l’obstruction permanente des députés Nupes“. Unir en étant contre la majorité des députés réunionnais, pas mal.
Selon les compte-rendus des médias locaux, on constate encore que la conférence de presse, hier, s’est donc focalisée sur la Nupes, qu’il faudrait combattre. Avec un RN majoritaire à la présidentielle à La Réunion, une parole xénophobe qui se libère chez les élus de droite et de gauche, les macronistes pays ont décidément l’ordre des priorités. L’ennemi de Vergoz, désormais, c’est donc la gauche, et plus l’extrême-droite (on n’est pas vraiment étonnés).
Mais ce n’est pas la meilleure. Dans Zinfos, le petit groupe de soutien au président de la République a donc dit, par la voix de son leader: “Nos six députés de la Nupes sont des députés “petits tiers”, sélectionnés entre 25 et 33% des voix : cela doit leur imposer de la retenue et de l’humilité.” Il a sûrement raison.
Sauf qu’il y avait un bon moyen, de lutter contre les Nupes : les battre aux législatives en juin. Or, autour de Vergoz, y en a pas un qui y est parvenu, et si les Nupes sont des “députés petit tiers“, le rappel des scores des Macronistes qui se réveillent aujourd’hui risque d’être cruel. Eric Leung ? 14,35% au premier tour, dans la circo de Frédéric Maillot. Laurent Virapoullé ? 13,33% dans celle de Jean-Hugues Ratenon. Hélène Coddeville ? 8,79% face à Perceval Gaillard. A chaque fois, donc, de lourdes défaites face à la Nupes. Il s’agirait donc de refaire le match, ces couillons de Réunionnais n’avaient certainement rien compris en juin.
L. C.