Il y a quelques mois, Le Tangue est allé assister au concours “Ma thèse en 180 secondes” à la fac, où dix participants sur treize étaient des femmes, venues vulgariser leur travail pour faire avancer la connaissance. On se demande bien pourquoi on n’en parle qu’aujourd’hui..
Le Tangue a un petit cœur qui bat, il a facilement la larme à l’œil. Voir ces jeunes doctorant(e)s réunionnai(se)s se démener pour finir leur foutue thèse sur des problématiques liées, très souvent, au futur de leur Île et sa population, c’est touchant. On y emmènerait nos marmailles, si on en avait, histoire qu’ils nous disent à la sortie : “Plus tard, je veux enfiler des bottes en caoutchouc et aller attraper des chauves-souris dans la forêt.“
Il y a quelques temps, nous sommes donc allés faire un tour à l’étape régionale du concours “Ma thèse en 180 secondes“. Des doctorants ont trois minutes pour vulgariser leur sujet de thèse, et dire qu’on est restés sur le cul est sans doute un euphémisme. Vous n’imaginez pas ce que la jeunesse réunionnaise produit comme connaissances, en ce moment. Nous mêmes, on l’a découvert : c’est dire si on est tous à côté de la plaque.
Treize candidats, dans nos souvenirs. Dix femmes. Aucune en maillot de bain. De mémoire, il y avait des candidat(e)s né(e)s à La Réunion, d’autres pas, mais ça n’a fait aucun bruit ni dans la salle, ni sur les réseaux sociaux. On a compris, à peu près, des raisonnements complexes sur de l’économie d’énergie, de l’épidémiologie, du street art, de la biologie ou des maths. On a juste vu ce que la jeunesse, à La Réunion, pouvait produire de mieux en termes de connaissances scientifiques. Vous en avez entendu parler ? Si peu.
Ouin ouin, les jeunes, c’est des cons, ils sont trop nuls, c’était mieux avant, quand y avait des coups de cravache et qu’on apprenait par coeur les préfectures et les numéros de départements. Ok boomer : écoute deux secondes Samantha Aguillon te raconter comment elle confectionne ses pièges à chauves-souris en pleine nuit dans la forêt pour effectuer ses prélèvements sans les blesser, et reviens discuter. Samantha, on n’a pas eu besoin de lui mettre les fesses à l’air ou de lui demander si elle connaît une expression créole, pour qu’elle gagne la compétition régionale (avec Tristan Fougeroux). Mais Samantha, elle a fait la “une” nulle part. Le jury a voté pour son talent à nous raconter comment elle produit du savoir. Personne pour aller l’emmerder, le lendemain, devant son petit déjeuner, à vérifier la taille de ses tatouages, la clarté de sa peau ou le lissage de ses cheveux.
Dans un monde idéal, Samantha, et Océane, Meila ou Nalitiana, c’est elles, qui devraient être “le rêve des petites filles“. En 2022, il est temps.
La rédaction du Tangue
Précision : toute référence à un autre concours qui aura lieu ce week-end est évidemment tout sauf un hasard. Le Tangue est un sacré faux-cul.