Ils auront mis du temps à se doter d’un site Internet à peu près convenable, au Quotidien. Mais cette fois, ça y est : on peut y lire des informations, et acheter les versions numériques du papier sans trop de galères.
Et même si, apparemment, il n’y a toujours pas d’espaces pubs mis en vente, ils n’ont pas mis longtemps à adopter la politique du “clic”, à base de titres aguicheurs. Cette semaine, ils ont fait fort.
Mardi, alors que l’ensemble de la presse locale évoquait, dans ses titres, un fait divers concernant un homme qui s’était retranché chez lui avec ses enfants, Le Quot’ a décidé que l’angle principal du sujet, c’est que le type était Sri Lankais.
Rien de mieux pour rameuter tous les fachos de l’Île, qui dégueulaient lors de l’arrivée de migrants en bateau il y a quelques années…
Le lendemain, hier, autre piège à clics. D’actu, cette fois : le Covid, les vaccins, la mort de jeunes gens, ça fait cliquer. Un monsieur affirme, sans preuve, que le décès récent de sa jeune fille est dû à la vaccination, dans une vidéo ? Allez, coco, on partage ça !
Et hop, c’est parti : les statistiques de la publication sont très importantes, à l’échelle du Quotidien. Les conspi pays s’en donnent à coeur joie. Sauf que, quelques heures plus tard…
Un autre membre de la famille vient démentir les dires du monsieur. Hélas, l’article est vingt fois moins partagé, trois fois moins commenté. Le monsieur et le Quotidien sont soupçonnés d’avoir été “achetés“. Mais ça fait un deuxième papelard à cliquer.
On s’est alors souvenu de cette phrase d’une des grandes plumes du Canard Enchaîné, dans les années soixante, Yvan Audouard : “Une information plus un démenti, cela fait deux informations pour le prix d’une. Et c’est toujours la fausse qui reste dans les mémoires.” Vive le clic !
L. C.