C’est de nouveau la mode : il faut donc taper sur la directrice de l’ARS, Martine Ladoucette, comme lors des plus belles heures du confinement, en mars et avril. Souvenez-vous, Le Tangue en était même arrivé à se demander si ce n’était pas elle qui avait tué le petit Grégory… A l’époque, quelques confrères demandaient carrément son renvoi, lui avaient mis sur le dos l’histoire des masques moisis – alors que le CHU puis Hayot étaient certainement au moins autant coupables : la “Ladoucette bashing” battait son plein.
Ces derniers jours, c’est reparti de plus belle. Le JIR sous-entendait la semaine dernière que l’ARS avait caché les réels taux d’occupation des services de réanimation – outre quelques piques, régulières, dans les articles – alors qu’elle communique régulièrement sur le nombre de cas en réa ; on a aussi lu que Ladoucette était responsable des saturations des lits à Mayotte et chez nous, bref, que tout était de sa faute si la situation sanitaire se dégradait.
Etrangement, en revanche, le Préfet est très épargné. Pourtant, le représentant de l’Etat, ici, c’est lui. Ladoucette ne fait qu’appliquer les recommandations de l’Etat, justement. Ce n’était pas à elle de décider des motifs impérieux pour les voyages, mesure prise beaucoup trop tard par le Préfet ; ce n’était pas à elle non plus de supprimer les voyages entre Mayotte et La Réunion, ni d’imposer un couvre-feu ou de restreindre l’ouverture des bars. Or, comme on le sait désormais, seules des mesures de confinement strict et une restriction des arrivées à La Réunion est susceptible de provoquer une baisse rapide du nombre de cas à La Réunion. En fait l’ARS, qui n’est certes pas très douée dans sa com’, se retrouve surtout à gérer au niveau sanitaire les errements de l’Etat, et de son premier représentant, Jacques Billant. Comment fait-il pour passer entre les gouttes, celui-là ?
L. C.
Si vous voulez vous amuser, vous pouvez rejouer à notre quiz sur le confinement de l’année dernière, à retrouver ici.