Les “kréopolitains”, c’est un peu comme les Pokémon, nos médias pays adorent les dénicher et les accrocher dans leur collèc’. Un footeux qui est né et a grandi en France et qui a vaguement une partie de la famille à La Réunion ? Hop, j’attrape un Benoît Trémoulinas, kréopo ! Un Wenceslas Lauret dont le nom quand même bien local apparaît, au détour d’une compo en Coupe d’Europe sur la télé du service des sports du JIR ? Allez, on vérifie, et le voilà catapulté “Réunionnais” (1) ! Le kréopo, cette catégorie un peu floue, mélangeant “créole” et “métropolitain“, soit des sportifs, le plus souvent, ayant vaguement des origines réunionnaises – ou même, au pire, y ayant juste vécu – et évoluant sur le continent. De quoi faire côtoyer un Guillaume Hoarau, né dans une famille réunionnaise, qui a grandi, a été formé à La Réunion avant de partir au Havre, et un Fabrice Abriel né à Paris, formé à Paris, dont les parents sont Réunionnais. Un bon gloubiboulga, qui amène parfois à d’amères batailles avec d’autres régions pour récupérer des figures locales : les frères Clain, “Voix de Daesh“, Toulousains, Normands ou Kréopo ?
Par un curieux raccourci, le kréopo devient, encore, parfois, Réunionnais. On a toujours du mal, au Tangue, à définir, ce qu’est un “Réunionnais”, mais passons. C’est ainsi qu’on a découvert que Louis Bielle-Biarray, qui vient d’égaler le record d’essais dans un Tournoi des Six nations était, pour La 1ère, “Réunionnais“. On a donc vérifié : né en Isère, formé en Isère, apparemment, sa maman est d’origine réunionnaise, et il vient de temps en temps en vacances ici. Et c’est franchement une bonne nouvelle : si cela suffit pour être “Réunionnais“, cela règle le sort des populations qui viennent vivre à La Réunion pour y travailler, vivre, et fonder une famille. Amis Comoriens, Sri-Lankais, Pakistanais ou Iraniens, vous êtes Réunionnais !
L. C.
- Histoire vraie.