Excellente idée de la chaîne publique, que l’organisation hier de ce Sobatkoz intitulé “La Réunion face aux violences de bandes“. Sur les six invités, deux, le maire de Saint-André Joé Bédier et le grand boss de la police Laurent Chavanne commenceront par relativiser ce soi-disant problème de “bandes”, soit pour ne pas l’avoir constaté pour le premier, soit pour les circonscrire à des phénomènes ponctuels et rares pour le deuxième.
Puis, la 1ère se demandait : “Comment éviter la stigmatisation ?” Pour ce faire, elle a invité la représentante du collectif Réunion – Mayotte en action, proche de l’extrême-droite (il soutient régulièrement les candidats RN, et est proche des collectifs de Mayotte qui accueillent avec des bisous Marine Le Pen), une représentante qui a passé la soirée à expliquer que les violences, c’était de la faute aux Comoriens. Autre représentante d’un collectif, celle de “Stop délinquance rapatriée à La Réunion“, groupe Facebook sur lequel se déversent tous les jours des flots de propos racistes, organisateurs ou participants à des manifestations racistes.
Les racistes volent la vedette aux antiracistes (plus nombreux)
Un autre, encore ? Teddy Alamèle, présenté comme “psychologue et médiateur dans le quartier Fayard“. On atteint des sommets : Alamèle, c’est le type qui était allé filmer les chambres vides du CHU pour faire croire que le Covid n’existait pas, condamné pour avoir insulté des soignants dans un centre de vaccination.
Un comploplo de la pire espèce, qui semble avoir quelques soucis avec les faits. Pourquoi, donc, le croirait-on, quand il affirme en direct que le soir, dans les rues de Fayard, “Y a pas de Réunionnais“, ou qu’il y aurait des “gangs” ?
Et, évidemment, alors que les deux militantes xénophobes s’accordaient pour accuser les Comoriens de tous les maux, il n’y a eu personne pour les défendre. Personne, non plus – à part le flic, un comble ! – pour rappeler que le niveau de délinquance, à La Réunion, est franchement à relativiser. Une heure et demie de racisme décomplexé, sans aucune contradiction, et en direct, la 1ère la fé !
L. C.