Le nouveau préfet, ancien militaire réputé pour sa fermeté, n’a pas l’air d’être venu à La Réunion pour rigoler. Le Tangue l’a (presque) interviewé.
Ce matin, vous avez officiellement pris vos fonctions. La cérémonie avec les gants blancs, les élus fayots, les tenues d’apparat, les broderies dorées, ça fait pas un peu vieillot et pompeux, non ?
“Oh, j’ai bourlingué dans pas mal de préfectures, c’est toujours la même chose. Comme dans les ministères, il y a un goût pour le protocole qui ne change pas. Et puis, ça m’a donné l’occasion de ressortir toutes mes barrettes.
C’est vrai que vous êtes Saint-Cyrien, avec un sacré passé militaire… Du coup, on se demandait, pourquoi vous avez fini à bosser sur le SNU ? C’est pourtant rattaché à l’éduc’ nat’, non ?
Attal, El-Haïry puis Thévenot ont eu beau dire que ce n’était pas un service militaire, quand vous mettez des gamins en uniforme, que vous les levez à 6h30 du matin pour saluer le drapeau et que vous leur faites faire des pompes s’ils déconnent, je sais pas ce qu’il vous faut…
Vous avez d’ailleurs une réputation de préfet assez ferme, notamment en ce qui concerne les questions d’insécurité. Ce matin, vous avez affirmé qu’il faudrait “sanctionner plus fermement les consommateurs“… Ca rigole pas, avec vous…
Les drogués, on va les mettre au garde-à-vous ! Les pétards, le zamal, comme vous dites, c’est fini. L’ancien préfet avait l’odorat fragile ? Avec moi, c’est au gnouf, les traîne-savate ! Et corvée de chiottes !
Du coup, vos “places nettes” à vous, elle devraient pas beaucoup changer de celles du précédent ?
Vous avez vu qui est mon supérieur ? Retailleau, il est pas là pour enfiler les perles. Il veut des fumeurs de joints, et des immigrés. On va lui en trouver, vous en faites pas. J’avais déjà mes petits collabos en Indre-et-Loire, les “voisins vigilants“, à La Réunion, y a carrément une milice pour filer un coup de main à la police. On va se faire plaisir.
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En effet, vous n’avez pas l’air d’avoir évoqué la lutte contre le racisme ce matin. C’est pas un problème ?
Ils étaient une centaine sous mes fenêtres hier, à balancer sur les Comoriens, sans rien avoir déclaré à la Pref’, vous nous avez vus faire quelque chose ? Ca passe. En revanche, pensez bien qu’on essaiera encore d’interdire les manifs pro-palestiniennes. Je suis sûr que c’est un repaire de drogués.”
Propos (presque) recueillis par Le Tangue
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