Le RN aboie, Zinfos passe les plats

 

Chez Zinfos, on n’aime pas LFI. On ne va donc pas se priver de se foutre de la figure de ses représentants, c’est tellement original, au vu des tendances dans les médias nationaux, et locaux.

 

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On n’aime tellement pas LFI, chez Zinfos, qu’on est même prêts à tomber dans les panneaux de l’extrême-droite, en reprenant leurs buzz contre les élus du mouvement de gauche, quitte à en faire des caisses.

Exemple, hier, avec ce papier, paru en fin de journée, et titré “Sébastien Delogu, député LFI, avoue ne pas connaitre qui est le maréchal Pétain“. Papier écrit après l’interview, le matin, du député LFI Sébastien Delogu sur Sud Radio, dans laquelle il dit : “Je connais pas tellement l’histoire que cela. J’apprends aussi, je sais pas qui est Pétain, j’ai entendu parler de lui, apparemment, c’est un raciste…” En vrai, Zinfos a surtout écrit son papelard après avoir remarqué que, sur les réseaux, le passage avait été partagé. Par qui ? Zinfos donne ses sources : “Cette déclaration a rapidement fait réagir, notamment sur les réseaux sociaux, où de nombreuses personnalités politiques n’ont pas manqué de fustiger ce manque de culture historique. Antonin Ferreira, ancien collaborateur des Républicains, s’est moqué en affirmant : “À ce niveau-là, ça confine au sublime.” De son côté, la députée RN Aurélia Beigneux a vertement critiqué Delogu.” Précisons quand même que Ferreira consacre surtout ses posts, sur Twitter, à taper sur la gauche tout en promouvant les idées d’extrême-droite. Zinfos a donc fait son papier à partir des réactions de fachos. Joli !

Surtout, sur le fond, qu’en est-il ? Sébastien Delogu a été invité chez Bourdin après que des militants de droite et d’extrême-droite aient, la veille, fait circuler une vidéo où on le voyait avoir des difficultés à lire ses notes à l’Assemblée nationale. La vidéo avait même été ralentie, pour que Delogu passe pour un illettré, mépris de classe en sus. On en avait déjà parlé, lorsque des gros malins avaient trouvé spirituel de se moquer d’un candidat aux municipales qui avait fait des fautes d’orthographe sur une affiche de campagne.

 

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Delogu, dans l’interview, dit donc qu’il ne connaît pas Pétain. Avec un sourire en coin. Et c’est donc reparti pour l’immense moukatage de l’élu. Sauf que Délogu est un député coutumier de l’ironie. Et qu’il répondait à une interview qui a débuté justement sur le supposé fait qu’il n’était pas cultivé. Quand il s’est défendu, ensuite, en disant qu’il avait manié l’ironie dans sa réponse sur Pétain, aucune raison d’en douter. D’autant qu’il s’agissait à répondre à une question de Jean-Jacques Bourdin, à propos de la comparaison effectuée plus tôt par un autre député LFI, entre Emmanuel Macron et le Maréchal. Pour Delogu, dire qu’on ne connaît pas Pétain, se demander s’il n’était pas un peu raciste, c’est aussi une manière de manier la langue de bois lorsqu’il est interrogé sur les déclarations d’un collègue. D’ailleurs, Bourdin, qui saute en général sur la moindre occasion, n’a pas relevé la phrase de Delogu.

Il y a encore moins de doute à avoir lorsque d’anciens tweets de son compte perso ont été exhumés, notamment celui d’octobre 2023, dans lequel il parle de Pétain, qu’il a l’air de connaître.

 

 

En vrai, comme nous l’expliquons aux élèves que nous rencontrons dans le cadre de l’éducation aux médias, Zinfos aurait dû appliquer cette méthode : face à toute information extraordinaire, il faut des preuves plus qu’ordinaires. Ici, un député LFI, militant de gauche de longue date, qui est allé au collège et au lycée (Vichy est au programme d’histoire en troisième et en première), avec une mère syndicaliste à la CGT, qui fréquente des députés particulièrement cultivés en histoire (notamment Antoine Léaument, fin connaisseur de la Révolution française), ne connaîtrait pas Philippe Pétain ? Dans ce cas, il faudrait des preuves plus solide qu’une phrase lâchée avec le sourire en coin dans un contexte particulier où la culture du député est mise en doute. 

N’empêche, Zinfos a quand même jugé que ça valait un papier. Mieux que ça : qu’il fallait en rajouter une couche. Zinfos écrit : “Interrogé sur la question de savoir s’il envisagerait de se présenter aux municipales à Marseille en 2026, il a répondu par l’affirmative. “Si on me le demande, je pourrais y réfléchir, mais pour l’instant, je suis député et je suis là pour faire des textes de loi”, a-t-il affirmé sans même se rendre du décalage avec le fait qu’il ait avoué peu avant qu’il ne savait pas lire.” Zinfos a donc levé un lièvre : le député aurait dit qu’il ne savait pas lire, et après, qu’il faisait des textes de loi. Ah, le con ! Sauf que dans l’interview, nulle part, le député dit qu’il ne sait pas lire. Plus tôt, il reprenait plutôt l’argumentaire de l’extrême-droite : “Ce n’est pas bien de parler d’un député de la nation en disant ce qu’il se passe et en le montrant du doigt parce qu’il ne sait pas lire.” 

Enfin, terminant sur une dernière citation qui, semble-t-il, méritait d’ultimes moqueries, Zinfos conclut : “Ca se passe de commentaires“. Ironique, lorsque sous le papier, trente et un commentaires ont été gribouillés, toujours, comme d’habitude, sur le mode “LFI c’est des cons“. C’était bien le but, remarquez, de ce papier : générer du trafic pour satisfaire les annonceurs. Taper sur LFI, parler des chiens esquintés et des influenceurs, c’est bon pour le clic !

L. C.

 

 

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