Le Tangue a (presque) interviewé le député mahorais Mansour Kamardine, qui a de plus en plus de mal à cacher son ralliement à l’extrême-droite et ses idées.
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Monsieur Kamardine, le gouvernement veut supprimer le droit du sol à Mayotte. Ca doit vous faire plaisir ?
“Ach ! Ja, Ich bin glücklich ! Euh, pardon, j’étais en train de réviser mon Allemand. Je disais, donc, oui, je suis content.
Nous sommes un peu étonnés. Vous dites souvent que vous voulez que Mayotte soit traitée comme les autres départements français, et vous vous réjouissez d’une loi spéciale pour vous. C’est un peu comme ça vous arrange, non ?
Ah, mais nous, on sait prendre le meilleur de la France ! Et pas n’importe laquelle de France, monsieur, celle de Vichy, de Laval et du Maréchal ! Maréchal, nous voilà ! pom pom pom (il chante).
On a l’impression que la xénophobie, à Mayotte, est de plus en plus décomplexée. C’est aussi votre avis ?
Tiens, j’en ai une bien bonne : Vous savez ce que c’est, un Comorien dans une poubelle ? Du gâchis, on aurait pu en mettre trois ! Ah ah ah ! Faut que je la raconte à Estelle Youssouffa, celle-là…
En fait, vous êtes tous marrants, les gauchistes. Ca fait des années que nos collectifs attaquent les locaux des associations humanitaires, remettent en cause la justice, empêchent les étrangers d’accéder aux soins, qu’on vote Le Pen – qui me soutient, d’ailleurs – et vous ouvrez de grands yeux ? Il vous fallait quoi de plus ? Qu’on attaque des camps de migrants ? Qu’un élu affirme vouloir tuer des étrangers ? Ah non, zut, ça aussi, on l’a fait.
Vous n’avez pas de famille aux Comores, vous ? Vous seriez bien le seul, à Mayotte…
Bon, en fait, c’est vrai, on en a tous. Mais c’est pas des choses qu’on dit, ça doit rester secret. Officiellement, on n’a pas d’attaches avec Moroni, faut pas confondre, on n’a rien à voir avec ces gens-là.
Pourtant, c’est bien avec les Comores, qu’il faudrait tenter de régler le zafèr, non ?
Pouah, non. On parle pas avec les clodos, nous. Vous savez pourquoi il faut jamais rigoler quand vous voyez un Comorien sur une mobylette ? (Il pouffe)
Non, mais on veut pas savoir. Et concrètement, comment comptez-vous empêcher des gens qui vivent dans la misère de vouloir rejoindre une île où il y a moins de misère qui se trouve à quelques kilomètres ?
Il y a cette histoire de “rideau de fer”, dans la mer. Une fois installé, ce sera beaucoup plus facile de faire accepter le tir à vue. Quand y aura plus de Comoriens…
Quoi ?
Fenêtre d’Overton, mon gars. Si la fin du Droit du sol sur un territoire français est acceptée, si personne ne bronche à l’édification d’une barrière dans la mer, personne ne mouftera quand on mettra l’armée avec des fusils sur les bateaux. Mais on visera pas la tête : des p’tits trous dans les coques, on verra s’ils ont progressé en natation, les Comoriens !
Aujourd’hui, les médias et les politiques d’extrême-droite soutiennent les actions des collectifs que vous défendez. Ca vous fait quoi ?
Tous les soutiens sont bons à prendre.
Ca ne vous interroge pas un peu, d’être soutenu par des racistes et des islamophobes ? Ca ne vous ennuie pas ?
M’en fiche, ils sont contre les Comoriens ! S’il faut manger de la choucroute et chanter du Michel Sardou, moi, ça ne me gêne pas. Si ma très bonne amie Marine arrive au pouvoir, de toutes façons, on n’aura pas trop le choix… (Il s’en va en chantant) “On pense encore à toi, oh Bwana… Dis-nous ce que t’as pas, on en a… Y a pas d’café, pas de coton, pas d’essence… En France, mais des idées, ça on en a…“
Propos (presque) recueillis par Le Tangue
Cette interview est une parodie. Tous les propos tenus sont inventés, et toute ressemblance avec la réalité ne saurait être que fortuite.
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