Quelques heures après la parution de notre article lundi, et alors que les dirigeants politiques restent encore, à ce jour, complètement muets, le préfet a fini par publier un communiqué dans lequel il “condamne fermement les multiples inscriptions à caractère antisémite constatées ces derniers jours”.
Ce communiqué n’est pas seulement intéressant car il positionne le représentant de l’Etat sur le sujet. Il révèle, de plus, que les inscriptions de ce week-end ne sont pas des actes isolés. Ce que Le Tangue, d’ailleurs, répète à l’envi depuis des années.
Après les runes et les étoiles de David, la croix gammée : tout va bien
Le préfet énumère, donc, une liste de faits commencée il y a plus d’un mois : “A Saint-Denis ce 2 décembre, avec des tags découverts sur le mur d’un particulier et sur la porte d’un conteneur de chantier, à Sainte-Marie jeudi 30 novembre sur des panneaux routiers et enseignes d’entreprises, sur un panneau publicitaire de Sainte-Clotilde le 24 novembre, sur des murs d’immeubles au Port le 9 novembre, ou encore le 30 octobre sur l’enceinte du centre communal d’action sociale de Saint-André.” Selon lui, donc, toute l’Île est touchée. Ce qui met à mal l’hypothèse de l’acte isolé d’un idiot à Saint-Denis, vendredi et samedi : toute La Réunion est donc le siège d’une vague d’antisémitisme griffonnée dans l’espace public.
Le préfet affirme que “les forces de police et de gendarmerie mettent tout en œuvre pour retrouver les auteurs de ces faits“. C’est bien. Sauf que certains tags ont été vite effacé, comme à L’Entre-Deux, l’année dernière (voir lien ci-dessus), ce qui avait limité les gendarmes dans leurs investigations – notamment, comme nous l’avait expliqué la procureure à l’époque, dans le travail de recueil d’empreintes. Vous remarquerez quand même que cela dure depuis des semaines, et qu’à part le préfet, aucune personnalité réunionnaise de premier plan n’a rien trouvé à redire aux croix gammées. Les Juifs de La Réunion peuvent dormir tranquilles.
L. C.