Les visites de MOM chez les cousins des îles et de Guyane, c’est toujours un festival. Il y a quelques années, en pleins “Gilets jaunes”, Le Tangue vous narrait, déjà, ces voyages à base de “Je vous ai compris” qui, en fait, servent surtout à faire prendre l’air au cabinet de la rue Oudinot et à sortir le costume d’apparat immaculé des Préfets (on vous conseille le passage sur l’échographe dans le carton en Guyane) :
Hier, crise de l’eau à Mayotte oblige, c’est notre MOM actuel qui a atterri à Pamandzi. A Mayotte, on n’a plus de flotte, mais apparemment de quoi organiser un accueil en grande pompe du ministre. Fleurs, chants, dames qui dansent en tenues traditionnelles, le ministre a dû se sentir comme Giscard en Centrafrique, les diamants de Bokassa en moins. Cette fois, aux côtés du sénateur Saïd Omar Oili membre – c’est étonnant – du groupe lié à la majorité présidentielle au Palais du Luxembourg.
Evidemment, le ministre a posé pour les photos en distribuant des bouteilles d’eau, et a fait des promesses. Celle, par exemple, de distribuer des bouteilles d’eau à tous les Mahorais dans deux semaines. C’est le vendeur mauricien Crystal, propriété de Phoenix, qui va être content. Montée en production de l’usine de dessalement, création d’un osmoseur, Philippe le sauveur.
Sauf que, pour s’amuser, Le Tangue a récupéré un vieux document, difficilement trouvable aujourd’hui. Souvenez-vous : en 2016 et 2017, Mayotte avait, déjà, dû faire face à des pénuries d’eau. Et l’Etat déjà, rigolait pas : il allait agir. Extrait d’un communiqué de la MOM de l’époque, daté du 31 janvier 2017 : “Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer, suit avec la plus grande attention les difficultés que connaissent les Mahorais et les Mahoraises en matière d’approvisionnement en eau. (…) Au-delà de l’urgence, des réponses structurelles vont être apportées pour éviter que qu’une telle situation se reproduise. L’aménagement d’une troisième retenue collinaire devient ainsi une priorité du contrat de projet Etat-Mayotte 2015-2020.” C’était il y a six ans, cette “troisième retenue” n’est toujours pas terminée. Chapeau ! Malgré les promesses de l’époque, Mayotte a donc toujours soif. Les prières pour qu’il pleuve sont tout aussi efficaces que les visites de ministres…
L. C.
Le Tangue a besoin de vous pour vivre.
Notre liberté de ton a un prix.
Cet article est gratuit, mais vous pouvez vous abonner pour lire les autres.
Ou filer un p’tit pourboire. Ou un gros, si vous en avez les moyens, en cliquant là :
Je participe au financement du Tangue